Les milléniaux (nés entre 1980 et 2000) – cette génération Y analysée longuement – hériteront bientôt de la terre. Et tandis que les enfants du baby-boom (c.-à-d. leurs parents et grands-parents) prétendent ne pas comprendre cette nouvelle génération, il est bon de se rappeler qu’en 1965, ces mêmes parents en devenir proclamaient haut et fort the kids are alright avec leur groupe fétiche The Who.
En effet, les jeunes vont très bien. C’est simplement que les milléniaux ont leurs propres perspectives compte tenu des environnements économiques et technologiques très différents dans lesquels ils ont grandi. Leurs opinions et leurs attentes relativement aux soins de santé sont donc aussi très différentes, ce qui influencera inévitablement notre avenir.
Alors, comment les milléniaux perçoivent-ils les soins de santé différemment? Cinq questions dominent :
- La nécessité d’avoir un médecin. D’après un récent rapport de Statistique Canada, 4,4 millions de Canadiens n’ont pas de médecin de famille. Et pourtant, plus de médecins que jamais sont formés chaque année au Canada. Au cours des cinq années avant 2018, le nombre de nouveaux médecins diplômés a grimpé de 24 %, tandis que le nombre de médecins recrutés à l’étranger augmentait de 20 %. Ce nombre était trois fois plus élevé que la croissance de la population canadienne. En fait, ne pas avoir un médecin est parfois un choix. Donc, qu’il y ait ou non une pénurie de médecins généralistes (ce qui n’est pas encore démontré), les milléniaux ont moins besoin d’un médecin et préfèrent fréquenter une clinique sans rendez-vous.
- Une vision globale de la santé. Les milléniaux considèrent la santé et le bien-être comme faisant partie d’un ensemble plus vaste de facteurs qui comprennent la prévention, l’exercice physique, l’alimentation et la santé mentale. Ils ne sont pas seuls à penser ainsi. Les sociétés canadiennes modifient leurs régimes d’avantages sociaux en fonction de cette vision plus globale.
- Une ouverture à parler de santé mentale. Contrairement aux générations précédentes, les milléniaux acceptent beaucoup plus facilement d’aborder les questions de stress, de dépression, de troubles alimentaires, de toxicomanie et d’autres problèmes de santé mentale. Ils sont également plus à l’aise de demander de l’aide lorsqu’ils en ont besoin.
- Une aisance avec la technologie. Bien qu’il soit dans tous les cas déconseillé de s’autodiagnostiquer, les milléniaux sont plus enclins à faire des recherches en matière de santé sur Google, à visiter les sites d’évaluation des médecins et à utiliser des applications médicales, notamment celles qui sont reliées à des moniteurs d’activité physique portables. Ils sont en outre plus réceptifs aux nouveaux services tels que les soins virtuels, et la prise de rendez-vous, les recommandations et les ordonnances par voie électronique.
- La volonté d’essayer des traitements non traditionnels. Les milléniaux ne partagent pas le respect inconditionnel de leurs parents envers la médecine classique, et ils sont donc plus ouverts à d’autres traitements comme la massothérapie, l’acupuncture et la naturopathie.
À mesure que les milléniaux vieillissent et prennent les rênes de l’industrie et du gouvernement, ces attitudes – et de nouvelles attitudes à venir – façonneront sans doute la perception et la prestation des soins de santé dans notre pays.
Sources
The Globe and Mail : Des meilleurs avantages médicaux : sont-ils un défi de taille? Pas pour les employés milléniaux (en anglais seulement)
The Globe and Mail : La main-d’œuvre de milléniaux en expansion demande des avantages médicaux alternatifs (en anglais seulement)
The Globe and Mail : Le Canada a un nombre record de médecins, mais y en a-t-il assez? (en anglais seulement)
The Star (en anglais seulement)